Soit la photo d’un sujet redoutablement banal : le ciel est bleu, l’herbe est verte, les arbres sont plantés là en plein milieu. Comment peindre à partir de là sans tourner au respectable style peintre du dimanche. L’important est de ne pas chercher à imiter la photo en tant que représentation, d’un arbre, du ciel, etc. Mais d’essayer de la comprendre en terme purement picturaux. Commencez par exemple sur un fond chargé de matière (mortier ou collages) pour susciter des variations imprévisibles de vos effets de touche, et éviter de vous empêtrer dans une redite néo-impressionniste. Puis relevez, au-delà du flou végétal, la caractère construit de l’image : masse rectangulaire des arbres, bandes allongées du sol, de la haie, découpe géométrique de l’ombre. Sur ces bases, les évolutions possibles restent très ouvertes : si vous ne cherchez pas à représenter tout de suite un coin de jardin, vous pourrez échapper au cliché, et faire passer dans votre peinture votre naturel de peintre.