Peignez d’abord un fond de terre d’ombre brûlée, en larges coups de brosse de l’intérieur de la feuille vers l’extérieur. Sur la surface inégalement sèche, repassez avec le même geste la brosse humide pour obtenir des retraits aléatoires de couleur. Quand ce fond est fixé, collez dessus des papiers froissés transparents (papier de soie ou à défaut, mouchoirs en papier, essuie-tout…) disposés en spirale à partir du centre. Quand le papier collé a séché, nuancez-le avec des couleurs de terre. Puis retravaillez cette composition terreuse et matiéristes avec des graphismes délicats (noir, blanc, rouge foncé…) posés sur ou entre les plis des papiers froissés pour humaniser l’aspect brut de la surface et spiralé de la composition. Mouvement simple, matériaux grossiers, mais rehauts pleins de sensibilité : pour réaliser cette peinture, pensez à l’entrée d’un terrier soigné, comme dans Le terrier de Kafka, ou celui d’Alice au pays des merveilles, ou celui de Bilbo le Hobbit. Ces images pourront vous passer dans la tête, mais ne s’arrêteront pas forcément dans votre peinture.