Peindre la route, c’est aussi prendre la route. Ici, une composition à la simplicité difficile : une ligne d’horizon à mi hauteur avec une perspective au triangle abrupt, des arbres dont le profil recèle le piège dit « du peintre du dimanche néo-impressionniste ».
Comme toujours, la première chose à faire quand vous peignez d’après une photo est de ne pas respecter la photo, mais de penser à la peinture : commencez par nourrir le papier par un travail de matière (mortiers, collages, etc.) qui va imposer des imprévus dans le traitement des surfaces, sinon la route sera ennuyeuse. Puis vous allez faire, défaire, refaire des taches de couleur jusqu’à ce que des arbres inopinés apparaissent. Enfin, vous chercherez le bon écartement des lignes perspectives jusqu’à sentir que vous pouvez la prendre, cette route, qu’elle s’offre à vous.