Hubert Robert peint des ruines romaines au XVIII^e siècle, comme on peignait au XVIII^e siècle. Quand nous peignons des ruines au XXIe siècle, c’est à la manière de notre temps. Peinture et mortier acrylique, papiers collés et arrachés : nous utilisons les matériaux que nous avons sous la main, et le temps qui nous est imparti : c’est-à-dire que nous peignons plus vite, après une formation plus rapide. Nos peintures dureront moins longtemps que les monuments romains et les peintures de Hubert Robert. Néanmoins, elles existent, avec leurs rythmes géométriques et colorés, leur graphisme marqué qui se souvient des plans de l’architecte, leurs textures expressives qui n’oublient pas le maçon, leur détachement par rapport à une figuration forcément éphémère. C’est avec ces considérations que vous pouvez regarder des ruines aujourd’hui et les peindre.