On peut peindre n’importe quoi, même une pomme, même une pierre, c’est toujours de soi qu’on parle.
(Chapelain-Midy, peintre, 1904-1992)
Quand vous tracez un seul trait sur une feuille de papier, il n’y a aucun moyen de savoir dans quelle direction il va. Mais si vous en tracez un plus court, en dessous du premier, celui-ci se met à aller dans un sens, et l’autre va dans le sens opposé. À ce stade, la feuille de papier est devenue un univers à elle seule, un monde en mouvement.
(John Updike, Tu chercheras mon visage, 2002)
Ces 12 études associent le travail de la matière, de la ligne, et de la couleur, avec celui de la composition. En composition, nous pratiquons la capture du hasard et son apprivoisement. Pour ceux qui ont déjà suivi l’atelier, c’est une manière de réviser nos classiques. Pour les débutants, c’est un tour d’horizon des modes de création pratiqués sur ce site. En atelier, des conseils complémentaires pour réaliser les sujets seront apportés au fur et à mesure des réalisations.
Vous préparez 3 feuilles de format raisin (50X65cm), divisées en 4, avec marges scotchées.
Premiers exercices : ligne et couleur
- Dans un premier quart de feuille, vous réalisez une première évolution de votre graine de peinture dans laquelle les nuances de contour, de couleur ou de matière sont transformées en lignes.
- Puis en vous référant à ce dessin, vous l’interprétez sur un deuxième quart de feuille en surfaces de couleurs (aplats ou textures graphiques) qui seront l’évolution des couleurs d’origine : plus claires ou plus foncées, plus saturées ou plus pâles. À ce stade, on doit toujours reconnaître la filiation avec la graine d’origine, même si des éléments ont pu être modifiés, déplacés… ou oubliés.
Exercices suivants : variations matiéristes
Sur quatre autres quarts de feuille, vous préparez maintenant quatre fonds différents :
- Papiers imprimés, collés et arrachés.
- Mortier mélange blanc de Meudon / liant acrylique à 5 pour 1, étalé au racloir et poncé.
- Impression de gesso : vous badigeonnez entièrement une feuille d’un format A4 environ avec du gesso, vous griffez dedans rapidement le dessin approximatif de votre graine, et vous l’appliquez sur votre papier.
Sur chacun de ces fonds 3, 4 et 5, vous reproduisez le dessin 1, avec les couleurs 2, en utilisant pour chaque fond un procédé de dessin différent : à l’aveugle ; à la règle ; à la main gauche. Les couleurs sont posées en lavis.
- Collage de papiers colorés (magazines, pubs) pour reproduire approximativement votre composition 2. Puis ponçage du collage à la laine d’acier ultra fine, et rehauts éventuels de couleurs et de valeurs.
Exercices suivants : variations gestuelles
Vous préparez un fond de gesso uni, sur quatre nouveaux quarts de format. Et un choix d’outils et de couleurs pour quatre réinterprétations très rapides, à main levée, de la composition 2 : la vitesse d’exécution, en gestes nets et sans reprises, devra provoquer l’évolution de votre graine de peinture.
- Avec des brosses dures, des caches, de l’acrylique pure ou légèrement diluée.
- Avec des brosses dures, des caches, de l’acrylique pure ou légèrement diluée, suivi d’un délavage.
- Au couteau.
- Au couteau, suivi d’un délavage.
Exercices suivants : collage relief et monotype
- Réinterprétation de la composition 2 en formes de carton ou papier fort découpées et collées.
- Cette composition en relief n°11, badigeonnée de blanc, est imprimée sur un fond noir.
La composition 11, après avoir servi pour produire un monotype blanc sur noir en 12, est recouverte de couches successives de peinture avec effets de frottages et de délavages, pour obtenir des effets de patine.
P.S. : ça a l’air compliqué comme ça, mais en cours ou en stage avec Yves Desvaux Veeska, tout s’éclaire.