Mireille Vincent n’a pas peur de la couleur. Et le noir et blanc lui va tout aussi bien. Elle peut réaliser des compositions légères, comme prêtes à s’envoler ; et d’autres fois oser des accumulations qui dénotent une capacité certaine à porter de lourdes charges. Elle montre aussi une belle aisance pour danser vers une abstraction radicale, ce qui ne l’empêche pas de peindre des figures ou des paysages. Mais traversés par des audaces qui risquent de prendre par surprise le spectateur qui ne la connaît pas. On peut dire de nombre de ses peintures qu’elles s’apparentent à une forme de dynamitage… en douceur. Elles ont de la rudesse, de la force, mais abritent aussi des notes d’humour, de fraîcheur, voire de candeur. Un reste de cette enfance « où la poésie coule entre les doigts » pour reprendre ses propres mots. J’ai la chance d’observer régulièrement les peintures de Mireille Vincent en train de se faire dans mon atelier, et je me rends compte de tout ce qu’elles contiennent : sous leur surface, je les soupçonne d’avoir quelque chose d’insondable.