Je nais à Paris l’hiver 1954. Il fait froid. Très vite, et pour me réchauffer, je commence une belle carrière d’élève sérieux et travailleur. Mais, rencontrant l’adolescence peu après mai 68, je rentre finalement en première année d’artiste autodidacte en réussissant brillamment l’absence de concours pour cette formation (que je poursuis toujours quelques décennies ans plus tard), et je me mets à produire des textes, des bandes dessinées, des illustrations, des petits journaux.
En 1974 je participe à la fondation solennelle, dans une grande maison en ruine quelque part en Corrèze, d’une communauté « Chpeuneuneu » comme son nom l’indique. Après une dizaine d’années de vie communautaire jalonnée d’œuvres d’art injustement oubliées mais pas toujours, la communauté Chpeuneuneu se dissoussout et je reviens sur Paris en 1985.
Là, je peins, j’expose, j’écris, je publie, j’enseigne, étant de plus et la plupart du temps mon propre marchand, secrétaire, manutentionnaire, etc., tout ça pour le même prix.
L’artiste que je m’efforce d’être rencontre régulièrement Marcel Duchamp dans des bibliothèques et des musées. Un jour que je suis en train de contempler un urinoir dans les toilettes du Centre Pompidou, il m’apparaît en songe et me confie la mission de dépasser le ready-made en mettant au point le do-it-yourself. Avec sa bénédiction, je décide de transmettre les secrets de l’art contemporain dans des cours et des stages que j’organise moi-même. Le contenu de cet enseignement, textes, images et improvisations avec mes élèves, est de pure fantaisie mais semble intéresser suffisamment de monde pour valoir le déplacement.
En 1993, je publie le livre « Peindre en liberté » (Dessain & Tolra éditeurs). Dee 1995 à 2015, je collabore avec le bimestriel Artistes, et il m’arrive aussi d’écrire dans Artension. Je compose surtout des ouvrages confidentiels que j’édite ici ou là : Peindre en liberté n°2, 3, 4, 5, 6, Le Petit Dictionnaire Qui N’a Pas Peur Des Gros, Citations etc., Manuel de survie pour l’Artiste, L’Encyclopédia Veeska, Ile de Pré Britenne, La flore de l’Ile de Pré Britenne, Le sens de la vie expliqué aux futurs morts… D’autres bouquins sont en projet, et envisagent de rester à l’état de projet pour préserver la forêt amazonienne de tout risque de best-seller. Pour compenser, je distribue gratuitement quelques textes par mail, textes sur la Toile entre deux peintures sur toile.
Dès novembre 2002, je crée le premier site internet « Peindre en liberté », puis en mars 2010, les blogs peindre-en-liberte.net et veeska.com. Mon propos, c’est d’exposer non seulement mes peintures et celles de mes élèves, mais aussi des idées de peintures, des textes, des photos, des mélanges peinture et photo, des informations, tout un fourbi qui tend à devenir un musée imaginaire, « la Fondation Veeska » glorieuse entreprise artistique de peintre, auteur, artiste multimédia adepte aussi de la marche à pied et de bien d’autres choses indescriptibles ici.
Les années passent, c’est une vieille habitude, mais pourtant je ne sais toujours pas de quoi demain sera fait. Mais si vous non plus, on pourra peut-être s’y retrouver ?